Une vue de bâtiment de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort
par Indradip Ghosh
La Banque centrale européenne (BCE) maintiendra ses taux directeurs à leur niveau actuel au moins jusqu'à la fin de 2026, selon une majorité d'économistes interrogés par Reuters, qui s'attendent également à ce que l'économie de la zone euro reste sur une croissance stable avec une inflation maîtrisée, malgré l'incertitude dans le monde.
Les arguments en faveur d'un prolongement de la pause sur les taux directeurs se sont renforcés avec une inflation durablement proche de l'objectif de 2%, une croissance économique stable et un taux de chômage à un niveau historiquement bas.
S'appuyant sur ces éléments, la BCE a opté en octobre pour le statu quo sur ses taux pour une troisième réunion consécutive. De nombreux membres du conseil des gouverneurs de la banque centrale, dont la présidente Christine Lagarde, ont laissé entendre que l'institution était prête à en rester là sur le long terme.
ÉQUILIBRE FRAGILE
La quasi-totalité des économistes interrogés par Reuters du 14 au 19 novembre, soit 84 sur 90, ont estimé que la BCE maintiendrait son taux de dépôt à 2,0% le mois prochain.
Une majorité d'économistes, soit 73%, ou 65 sur 89, ont déclaré que les taux resteraient inchangés jusqu'à la mi-2026.
Deux tiers des économistes sondés, soit 46 sur 71, s'attendent à un statu quo sur les coûts d'emprunt jusqu'à la fin de l'année prochaine, contre 57% dans l'enquête d'octobre. Seules 21 personnes prévoient une ou plusieurs baisses de taux d'ici fin 2026.
"Pour l'instant, nous sommes dans une bonne situation, avec une croissance et une inflation meilleures que prévu et plus conformes à l'objectif de stabilité des prix de la BCE. Mais la situation n'est pas encore définitivement établie", a déclaré Alain Durre, responsable de la recherche macroéconomique pour l'Europe chez Natixis.
"La prochaine étape la plus probable sera une réduction (des taux) plutôt qu'une augmentation, car nous sommes encore dans un équilibre fragile (...)", a-t-il ajouté, notant des risques sur les perspectives d'inflation et la croissance.
RISQUE D'UNE INFLATION SOUS L'OBJECTIF
Concernant les perspectives sur la croissance économique, l'opinion médiane des économistes sondés montre que le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro devrait croître de 1,4% cette année, puis de 1,1% l'année prochaine et de 1,4% en 2027. Cela correspond globalement aux dernières perspectives de la Commission européenne.
L'inflation, qui s'établit actuellement à 2,1% sur un an, devrait atteindre une moyenne de 2%, soit l'objectif de la BCE, au cours de ce trimestre, avant de tomber à 1,7% au premier trimestre. La plupart des économistes s'attendaient à ce que l'inflation soit en moyenne en dessous de l'objectif de la BCE jusqu'en 2026.
"Dans un contexte de perspectives de croissance globalement équilibrées, l'inflation à court terme devrait être inférieure à l'objectif de 2% de la BCE, même si cela est largement dû à l'énergie et, dans une moindre mesure, à un euro plus fort", a déclaré Bill Diviney, responsable de la recherche macroéconomique chez ABN AMRO Bank.
(Rédigé par Indradip Ghosh; enquête d'Aman Kumar Soni et Reshma Ann Samuel; version française Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

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